Le Togo s’impose progressivement comme une destination prisée pour les investisseurs étrangers. Le dernier en date à s’intéresser au pays n’est autre que UNICONF (United Confectioners), un géant russe de la confiserie. Du 27 février au 4 mars 2025, une délégation de cette multinationale est en visite à Lomé pour explorer les opportunités d’investissement dans la filière cacao. L’objectif affiché : identifier de nouveaux partenaires locaux et examiner les conditions d’implantation d’une activité durable et rentable.
Menée par Sergey Lyubimov, la délégation d’UNICONF a déjà rencontré plusieurs acteurs économiques togolais, notamment la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCI-Togo). Lors de cette réunion, en présence des commissaires BEKLEY Esso-Byou et ASSIGNON Komlan, les représentants du groupe ont présenté leur modèle économique, leurs ambitions et leurs attentes vis-à-vis du marché togolais.
Le cacao, bien que produit en quantité plus modeste que dans des pays voisins comme la Côte d’Ivoire et le Ghana, reste un atout stratégique pour l’économie togolaise. Grâce à ses qualités gustatives reconnues, il attire l’attention des grandes industries agroalimentaires cherchant à diversifier leurs sources d’approvisionnement et à réduire leur dépendance aux marchés traditionnels.
Créé en 1804, UNICONF est aujourd’hui l’un des plus grands producteurs de confiseries en Russie et en Europe de l’Est. Avec 19 usines et un catalogue de plus de 4 000 produits (chocolats, bonbons, guimauves, caramels, etc.), le groupe exporte dans 45 pays à travers le monde. Chaque année, il produit environ 360 000 tonnes de confiseries, consolidant ainsi sa place parmi les leaders du marché.
Face à l’évolution des tendances de consommation et aux tensions sur les marchés d’approvisionnement, UNICONF cherche à sécuriser des filières durables de matières premières, en particulier le cacao. Le Togo pourrait ainsi devenir un partenaire stratégique pour le groupe, en fournissant non seulement des fèves brutes, mais aussi en développant une capacité de transformation locale.
L’éventuelle implantation d’UNICONF au Togo pourrait profondément transformer la filière cacao et apporter des bénéfices économiques et sociaux considérables. Parmi les opportunités identifiées :
- Développement de la transformation locale : L’installation d’unités industrielles permettrait de créer de la valeur ajoutée et d’exporter du chocolat plutôt que de simples fèves brutes.
- Création d’emplois : L’ensemble de la chaîne de production, de la culture du cacao à sa transformation, pourrait générer de nombreux emplois directs et indirects.
- Modernisation de la filière : L’arrivée d’un investisseur de cette envergure pourrait encourager la mise en place de pratiques agricoles plus performantes et durables.
- Ouverture vers de nouveaux marchés : En intégrant la chaîne d’approvisionnement d’un groupe de renommée mondiale, le cacao togolais pourrait gagner en visibilité et en compétitivité sur la scène internationale.
Si les discussions en cours aboutissent à un partenariat concret, le Togo pourrait se positionner comme un acteur clé de la transformation du cacao en Afrique de l’Ouest. Toutefois, plusieurs défis restent à relever :
Conditions d’investissement et cadre réglementaire : Quelles seront les modalités d’implantation d’UNICONF au Togo ?
Implication des producteurs locaux : Comment garantir que les agriculteurs bénéficieront directement de cette opportunité ?
Impact environnemental et social : Une industrialisation accélérée de la filière cacao peut-elle être conciliée avec un développement durable et équitable ?
Les prochains jours seront déterminants. Si ce projet prend forme, il pourrait redéfinir l’avenir de l’industrie cacaoyère togolaise et ouvrir une nouvelle ère de croissance économique et d’innovation pour le pays.
