Lomé, 17 juin 2025 –
Francis Ekon, figure de l’opposition politique au Togo et ancien président de la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP), est décédé dans la discrétion, laissant derrière lui une trajectoire marquée par son engagement et ses prises de position sans concession dans l’arène politique nationale.
Né à une époque où les combats idéologiques structuraient la vie politique togolaise, Francis Ekon s’est très tôt imposé comme un homme de convictions. Il fut l’un des piliers du Parti d’Action pour la Démocratie (PAD), formation politique qui a contribué, en août 1999, à la création de la CPP aux côtés de trois autres partis. Cette plateforme, à vocation panafricaniste et progressiste, a notamment été dirigée par l’ancien Premier ministre Edem Kodjo, avant qu’Ekon n’en prenne les rênes dans les années 2010.
Homme de verbe et d’esprit, il s’est distingué par un franc-parler qui, s’il n’a pas toujours fait l’unanimité, a témoigné de son attachement à une certaine idée du débat démocratique. Ses prises de position critiques, parfois inattendues, reflétaient une lecture personnelle de la scène politique, souvent en décalage avec les grandes coalitions de l’opposition traditionnelle. Ce positionnement, à la fois singulier et clivant, lui a valu autant de critiques que de respects silencieux.
En décembre 2019, il cède la présidence de la CPP à Emmanuel Anani Akoli, dans une volonté de renouvellement et de relance de la formation politique, alors en perte de vitesse. Depuis lors, il s’était fait plus discret, bien qu’il continuât à observer et commenter, à sa manière, les grandes mutations du pays.
Sa disparition marque la fin d’un parcours atypique au sein de l’opposition togolaise. Un parcours souvent jugé marginal, mais révélateur de la pluralité des voix qui ont façonné les dernières décennies de la vie politique nationale.
La rédaction adresse ses condoléances attristées à sa famille, à ses proches ainsi qu’aux militants du PAD et de la CPP. Qu’il repose en paix.