À Sada-Goka, ce ne sont pas des discours creux mais des mains actives qui ont parlé. Sous un soleil modéré mais chargé de symboles, 150 jeunes plants ont trouvé racine dans la cour de l’École Primaire Publique.
À l’origine de ce geste fort ? Les femmes du groupement Dubien, soutenues par l’association Dubien. Bien plus qu’un simple reboisement, c’est une déclaration de guerre à la déforestation, à l’indifférence et à l’exclusion des femmes rurales dans les politiques de développement durable.
Portée par le programme « Valorisation des Compétences Féminines Rurales » (VCFR), cette action démontre que les solutions durables naissent au cœur des communautés. Loin des grands centres de décision, ce sont les femmes de terrain qui prennent les devants pour défendre leur environnement, leur école, et l’avenir de leurs enfants.
Reboiser une école, c’est aussi rééduquer une société. C’est le message clair envoyé par l’association Dubien en choisissant ce lieu d’apprentissage pour mener son action. L’idée : que chaque arbre planté soit aussi un repère éducatif, un outil pédagogique pour ancrer dans les esprits l’importance de l’écocitoyenneté dès le plus jeune âge.
La cérémonie a réuni plusieurs autorités, parmi lesquelles le préfet de l’Ogou, le chef canton de Sada, des représentants du ministère de l’Environnement, des membres du comité de veille environnementale et des parents d’élèves. Tous ont salué cette dynamique locale portée par Dubien, perçue comme un levier crédible de développement communautaire.
Pour le préfet de l’Ogou, Kodjo Agbeko Noël Ekpé, cette initiative n’est pas un acte isolé mais l’illustration locale d’une vision présidentielle.
« Ce que Dubien accomplit ici incarne la politique d’inclusion et de durabilité promue par le PRÉSIDENT DU CONSEIL. Il faut soutenir et multiplier ce genre d’actions. »
Il a invité les femmes à continuer à jouer leur rôle de sentinelles du foyer, de l’environnement et de l’éducation, leur responsabilité étant double : préserver aujourd’hui pour mieux protéger demain.
De son côté, la représentante du directeur régional de l’environnement a insisté sur la nécessité d’un engagement continu dans l’entretien des plants, car « planter ne suffit pas, il faut faire grandir ». Elle a encouragé les élèves à adopter ces arbres comme des compagnons de vie :
« Protégez-les, arrosez-les, parlez-leur s’il le faut. Ce sont eux qui purifieront l’air que vous respirerez demain. »
Par ce geste, l’association Dubien démontre que la transition écologique n’a de sens que si elle est populaire, inclusive et portée par les femmes. Loin des slogans, son action s’inscrit dans le concret, avec des résultats visibles, mesurables et surtout reproductibles. La gratitude exprimée envers le Directeur Régional de l’Environnement, Commandant Ouro Bang’na Solizama, pour sa contribution en jeunes plants, témoigne aussi de la nécessité de synergies institutionnelles et communautaires pour réussir.
À Sada-Goka, l’horizon s’est teinté de vert. Et ce vert porte un nom : « Dubien ».
Parce que planter un arbre, c’est espérer. Et quand ce sont les femmes qui espèrent, la terre devient plus fertile d’avenir.
Jean-Marc Ashraf
