Lomé, 24 mars 2025 – L’opposition togolaise a marqué un premier point dans sa mobilisation contre la nouvelle constitution adoptée en mai 2024. À l’initiative de l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement), des FDR (Forces Démocratiques pour la République), du FCTD (Front Citoyen Togo Debout) et de Novation Internationale, un rassemblement s’est tenu ce dimanche 23 mars à Lomé sur le terrain d’Akassimé. Cet événement, qui a réuni des citoyens de la capitale et des localités environnantes, constitue une démonstration de force pour les contestataires du régime parlementaire instauré par la nouvelle loi fondamentale.



Une contestation qui prend de l’ampleur
Derrière cette mobilisation, les organisateurs dénoncent une réforme constitutionnelle jugée « illégale et illégitime », estimant qu’elle remet en cause la souveraineté populaire. « Le Peuple togolais dit non à une constitution illégale et illégitime », pouvait-on lire sur une large bannière dressée sur le site du meeting.
Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC, a pris la parole pour démonter point par point le texte adopté en 2024, qu’il qualifie d’« incohérent ». Comparant la nouvelle constitution à celle de 1992, il estime que la réforme « affaiblit le Parlement au lieu de le renforcer » et instaure un « régime hybride » qui s’éloigne du modèle parlementaire annoncé. Selon lui, la réforme vise plutôt à asseoir un pouvoir personnel et militaire sous couvert d’un changement institutionnel.
Un rejet catégorique de la nouvelle constitution
Le Pr David Dosseh du FCTD a également fustigé une manœuvre politique destinée à prolonger le règne du président Faure Gnassingbé. « Après quatre mandats, cette réforme n’a d’autre objectif que de maintenir le chef de l’État en place. Nous refusons cette exception togolaise », a-t-il martelé sous les applaudissements de la foule.

De son côté, Me Paul Dodji Apevon, président des FDR, a dénoncé les entraves policières qui ont limité l’accès de certains militants au site du meeting. « Pourquoi empêcher les Togolais de s’exprimer librement ? De quoi ont-ils peur ? », s’est-il interrogé.
Un rassemblement qui fédère l’opposition
Cette manifestation a rassemblé plusieurs figures de l’opposition, témoignant d’une volonté de front commun contre la nouvelle République. Parmi les personnalités présentes figuraient Pr Komi Wolou du PSR, Claude Ameganvi du Parti des Travailleurs, ainsi que des leaders de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), dont la députée Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Targone Sambiri et Alassane Abdoulaye.

En dépit des restrictions signalées par les organisateurs, cette première démonstration de l’année 2025 semble marquer un tournant dans la mobilisation contre la réforme constitutionnelle. Reste à savoir si ce mouvement saura maintenir son élan face aux défis à venir.