Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) poursuit son programme de justice transitionnelle avec un focus inédit : les réparations mémorielles. Du 10 au 12 décembre 2024, un atelier national d’échanges et de renforcement des capacités réunit des acteurs clés à Lomé pour réfléchir à la mise en œuvre de ce volet crucial de la réconciliation nationale.
La présidente du HCRRUN, Awa NANA-DABOYA, a mis en exergue l’importance des réparations mémorielles pour construire une mémoire collective apaisée et unie. Elle a déclaré :
« Cet atelier est une occasion unique pour inventer des approches crédibles et novatrices, capables de rassembler les Togolais autour d’une mémoire moins conflictuelle. Nous devons susciter l’adhésion de tous, des citoyens comme des décideurs, pour transformer les blessures du passé en un socle d’espérance. »
Mme NANA-DABOYA a insisté sur le rôle de la mémoire dans la construction d’un avenir harmonieux, précisant que ce processus ne se limite pas à une simple réparation symbolique, mais vise à poser les bases d’une réconciliation véritable.
Elle a également rappelé l’objectif ultime des réparations mémorielles :
« Il s’agit de rendre hommage aux victimes en inscrivant leurs noms dans l’histoire nationale, pour que les tragédies passées ne soient jamais oubliées ni répétées. La mémoire collective doit devenir une force, non une source de divisions. »
Représentant le Chef de l’État, le ministre de la Justice et de la Législation, Mipamb Nahm-Tchougli, a souligné l’engagement du gouvernement à soutenir cette initiative. Il a indiqué que le président de la République appelle de tous ses vœux à la constitution d’une mémoire collective de référence, capable de renforcer le vivre-ensemble et de raviver le sentiment d’appartenance à une nation unie. »
Mipamb Nahm-Tchougli a insisté sur le fait que les réparations mémorielles ne se limitent pas à la commémoration :
« Ce processus doit aussi réparer les torts causés à la mémoire nationale, en valorisant les figures et les événements qui ont marqué notre histoire commune. Rebaptiser des lieux et des rues au nom des victimes est un premier pas vers une réconciliation durable. »
Cet atelier national constitue une étape essentielle pour identifier les personnalités, événements, et lieux à intégrer dans ce processus mémoriel. À travers des panels, des partages d’expériences et des échanges approfondis, les participants issus des institutions publiques, des collectivités locales, des chefferies traditionnelles, et du milieu académique travailleront à dessiner les contours d’une mémoire commune.
L’ouverture de cet atelier coïncide avec la célébration de la Journée mondiale des droits de l’homme. Ce timing, loin d’être anodin, rappelle que les réparations mémorielles s’inscrivent dans un cadre plus large de respect des droits fondamentaux et de dignité humaine.
En avançant sur ce chemin, le Togo confirme sa volonté de panser les blessures du passé et de bâtir une société tournée vers un avenir commun, solidaire et prospère.
Jean-Marc Ashraf
