La désinformation est devenue une véritable menace pour la stabilité sociale et politique, alimentant l’incivisme, la méfiance envers les institutions et, dans certains cas, l’extrémisme violent. Conscient de ce fléau, le média en ligne Le Nouveau Reporter a organisé un webinaire ce 28 février, réunissant des professionnels des médias et des experts en numérique. Objectif : identifier des solutions efficaces pour freiner la propagation des fake news et limiter leur impact sur la société.
Les fake news ne sont pas un phénomène nouveau, mais avec les réseaux sociaux et les nouvelles technologies, elles ont pris une ampleur inédite. Elles se répandent dix fois plus vite que les informations vérifiées et influencent l’opinion publique en un temps record.
« Avec les outils Fake news et extrémisme violent : Une riposte urgente des experts et journalistes., il est extrêmement facile de manipuler des images, de créer de fausses vidéos ou de sortir des propos de leur contexte pour les détourner », explique Dr Kondi Napo Sonhaye, Maître de Conférences à l’Université de Lomé et expert en numérique. Il met en garde contre le fait que « ces fausses informations sont souvent conçues pour être crédibles, influençant ainsi des personnes peu préparées à les analyser de manière critique ».
L’impact est alarmant : la désinformation sape la confiance envers les gouvernants, divise les sociétés et sert de levier aux idéologies extrémistes. Elle peut provoquer des tensions sociales et, dans les cas les plus graves, inciter à la violence.
Pour lutter efficacement contre ce fléau, Dr Kondi Napo Sonhaye recommande trois actions majeures :

- L’éducation aux médias dès le plus jeune âge : Il propose d’introduire dans les écoles primaires une formation sur le fonctionnement des médias et la vérification des informations.
- Le développement de l’esprit critique : « Une population qui réfléchit avant de partager une information est une population moins manipulable », insiste-t-il.
- Une coopération internationale : La désinformation ne connaît pas de frontières, d’où la nécessité d’une collaboration entre États pour imposer des régulations aux grandes plateformes numériques.
Dans cette optique, Noël Kokou Tadegnon, journaliste d’investigation et expert en fact-checking, plaide pour une action concertée au niveau des gouvernements et des institutions régionales. Il appelle notamment à une régulation plus stricte sur les réseaux sociaux. « Par exemple, lorsqu’un message est transféré plus de cinq fois, il devrait être signalé comme un contenu potentiellement trompeur », propose-t-il.
Au-delà des mesures étatiques et éducatives, les journalistes ont un rôle clé à jouer. Noël Kokou Tadegnon rappelle l’importance d’une démarche rigoureuse dans le choix des informations à diffuser : « Il faut toujours se poser la question : cette information est-elle crédible ? Sa diffusion pourrait-elle servir la propagande d’un groupe extrémiste ? Quel impact aura-t-elle sur le public ? »
Ce webinaire a mis en lumière un enjeu crucial : la lutte contre les fake news n’est pas seulement une question de régulation, mais un combat collectif pour la vérité et la stabilité. Désormais, chacun – journalistes, citoyens, gouvernements – doit jouer sa partition pour ne pas laisser la désinformation dicter l’avenir.