Les femmes handicapées constituent une partie vulnérable mais résiliente de nos communautés. En proie à une double discrimination – celle liée à leur genre et à leur handicap – elles peinent à accéder à un emploi décent, un droit fondamental souvent négligé. Pourtant, ces femmes regorgent de compétences et d’ambitions qui méritent d’être valorisées.
Pour beaucoup de femmes handicapées, la recherche d’emploi devient un parcours du combattant. Marie, 32 ans, malentendante et titulaire d’un diplôme en gestion, raconte :
« J’ai postulé à plusieurs postes, mais les employeurs me rejettent dès qu’ils apprennent mon handicap. On dirait qu’ils ne voient que mes limitations, pas mes qualifications. »
Son témoignage reflète le combat quotidien de nombreuses femmes dans sa situation. Elles doivent surmonter non seulement les obstacles liés à leur handicap, mais aussi les préjugés enracinés dans la société.
Selon les données de l’Organisation des Nations Unies, les femmes handicapées sont deux fois plus susceptibles d’être sans emploi que leurs homologues masculins handicapés. Pourtant, plusieurs initiatives montrent que leur inclusion dans le monde du travail bénéficie à tous.
Awa, une jeune femme atteinte de paraplégie et employée dans une entreprise de télécommunication, partage :
« Lorsque mon employeur m’a donné une chance, j’ai prouvé que je pouvais être aussi productive que mes collègues valides. Aujourd’hui, je suis indépendante financièrement et fière de contribuer à ma communauté. »
Encourager l’autonomisation économique des femmes handicapées est essentiel pour un développement inclusif. Cela commence par leur écoute et leur implication active dans les projets communautaires. Comme le souligne Jeanne, présidente d’une association de femmes handicapées :
« Nous ne voulons pas de charité, mais des opportunités égales. Former les femmes handicapées et adapter les postes de travail sont des actions simples qui peuvent faire une grande différence. »
Certains programmes, comme ceux soutenus par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) ou des organisations locales comme AfrikElles, ont prouvé leur efficacité. Ils offrent des formations, des opportunités de micro-financement et sensibilisent les entreprises à l’importance de l’inclusion.
Cependant, ces efforts restent insuffisants face à l’ampleur des besoins. Des politiques publiques plus ambitieuses et des engagements fermes des employeurs sont nécessaires pour garantir un véritable accès des femmes handicapées à l’emploi décent.
Il est temps que chaque citoyen et chaque structure s’engage pour briser les barrières qui limitent les femmes handicapées. Investir dans leur autonomisation économique, c’est investir dans une société plus juste et équitable.
Ensemble, disons oui à l’inclusion, car l’inclusion n’est pas une faveur, mais un droit.
Jean-Marc Ashraf