Ce samedi à Datcha, ce n’est pas qu’un groupe artistique qu’on a célébré. C’est une histoire. Une mémoire vivante. Celle du groupe Oyekotan, qui depuis 10 ans fait vibrer les cœurs, réveille les traditions et redonne fierté à toute une communauté.
Le long de la rue principale du village, les pas de danse ont résonné comme un souffle de dignité. Le Tchébé, majestueux et acrobatique, est revenu sur scène comme un rite, un hommage aux anciens, un message aux jeunes. Les spectateurs, eux, n’étaient pas simplement là pour applaudir. Ils étaient là pour témoigner. Pour dire ce que ces dix années ont changé dans leur vie.
« Quand mon fils a voulu rejoindre Oyekotan, certains se moquaient. Aujourd’hui, il est devenu un jeune respecté, il voyage, il parle sur scène. Ce groupe lui a donné une voix et une famille. Ce qu’ils font dépasse l’art, c’est une mission sociale. »
— Adjowa Dédé, mère d’un membre du groupe.« Oyekotan, c’est notre fierté. Ils n’ont pas oublié leurs racines. Même avec le succès, ils reviennent toujours ici à Datcha. Ils nous honorent à chaque danse. Chaque prestation est un rappel que notre culture vaut de l’or. »
— Tonton Yakoubou, doyen du quartier Kpodji.
En larmes, certains anciens se sont levés au moment où les jeunes danseurs ont entonné un chant ancestral revisité, mêlant langue locale et mélodies contemporaines. Le public, ému, s’est levé à son tour, formant un cercle autour du groupe, comme pour leur dire : « Vous êtes l’âme de notre village. »
Le président du groupe Oyekotan, la voix tremblante d’émotion, a tenu à exprimer une reconnaissance particulière à Madame le Ministre de la Communication, « pour son soutien fidèle, discret mais puissant », qui leur a permis de participer au FESNAD et de se structurer comme une troupe solide et ambitieuse. Il a également salué tous ceux « qui ont cru en nous quand on n’avait que nos pieds nus et nos rêves. »
Oyekotan ne compte pas s’arrêter là. Le président a annoncé des projets de tournées nationales, des partenariats avec des scènes africaines et européennes, et un rêve : « Que les enfants d’ici puissent un jour danser à Paris, à Abidjan, à Montréal, en disant : je viens de Datcha, et voici ce que mon village a à offrir au monde. »
À Datcha, ce 10eme anniversaire du groupe Oyekotan n’était pas seulement une fête. C’était un cri du cœur. Une célébration de l’endurance, de la beauté, et de la puissance de la culture quand elle est portée avec amour et loyauté.
Jean-Marc Ashraf EDRON
