Sous le fracas des sirènes et le crépitement des radios des forces de l’ordre, un nouveau coup de filet a secoué la ville ce week-end. Le ruisseau Kpakparakpati, tristement réputé pour être un repaire de trafiquants et de consommateurs de drogue, a été le théâtre d’une vaste opération policière aboutissant à plusieurs interpellations. Un signal fort envoyé aux dealers, mais aussi un reflet alarmant d’une jeunesse en proie à un fléau qui gangrène notre société.
Pourtant, au-delà de cette intervention, une question demeure : comment en est-on arrivé là ? Pourquoi tant de jeunes, souvent en quête d’un avenir meilleur, se retrouvent-ils pris dans l’engrenage de la drogue, que ce soit comme consommateurs ou comme revendeurs ?
Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur. Chômage endémique, manque de perspectives, crise des valeurs, influence des pairs, et parfois même désintérêt des parents… Autant de facteurs qui poussent une frange de la jeunesse à voir dans le trafic de drogue une échappatoire illusoire. Mais la réalité est tout autre : ce « raccourci » vers l’argent facile est en fait un sentier dangereux qui mène souvent vers la prison, la violence, et dans bien des cas, la mort.
Les chiffres sont inquiétants. Selon les services de sécurité, la consommation des drogues dites « dures » (cocaïne, héroïne, méthamphétamines) reste marginale à Atakpamé, mais celle des substances plus accessibles – comme le cannabis, la chicha trafiquée ou certaines drogues de synthèse – explose dans les milieux jeunes, notamment dans les établissements scolaires et les quartiers populaires.
Chers jeunes, la drogue n’est pas une solution, mais un poison. Aujourd’hui, c’est un ravin qui vous cache, demain, c’est une cellule qui vous enfermera, ou pire encore, une tombe qui vous engloutira. Atakpamé a besoin de vous, de votre énergie, de vos talents, de votre créativité. Tournez-vous vers l’éducation, apprenez un métier, engagez-vous dans des activités saines, et surtout, entourez-vous de ceux qui vous élèvent et non de ceux qui vous détruisent.
Les forces de l’ordre font leur travail, mais la lutte ne s’arrête pas là. Parents, éducateurs, autorités locales, nous avons tous un rôle à jouer pour offrir à notre jeunesse une alternative à la drogue. Car l’avenir d’Atakpamé, c’est elle.
Source : Kodjo Yaovi Roland Kyr
