Lomé, le 14 novembre 2024 –
Alors que les procédures d’adoption internationale se complexifient et que les scandales liés à des adoptions illicites se multiplient, le Togo prend une place centrale dans le renforcement des normes de protection des enfants. Depuis le 12 novembre, la capitale togolaise accueille un atelier de haut niveau entre douze pays africains et la France, pour partager des expériences et renforcer la mise en œuvre de la Convention de La Haye de 1993 sur l’adoption internationale.
Cet événement s’inscrit dans une dynamique globale de protection des droits de l’enfant, avec un objectif clair : établir des recommandations concrètes pour répondre aux défis croissants des adoptions transfrontalières, de plus en plus marquées par des questions de légalisation de documents, de résidence de l’enfant et de respect des droits de visite.

Pour Mme Kossiwa Zinsou-Klassou, ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, l’adoption internationale doit s’adapter aux transformations du monde actuel. La ministre a souligné les conséquences des troubles sociopolitiques dans certains pays d’origine, qui compliquent les adoptions et favorisent parfois des pratiques illicites.
« Aujourd’hui, la fermeture de certains organismes agréés dans les pays d’accueil et la question de la recherche des origines rendent l’adoption internationale plus délicate », a-t-elle affirmé, insistant sur l’importance du principe de subsidiarité qui privilégie d’abord les solutions d’adoption au sein du pays d’origine.
Signataire de la Convention de La Haye depuis 2008, le Togo continue de montrer son engagement à protéger les droits des enfants adoptés à l’international. Abd-Nafiou Mamanh, président du Comité national d’adoption d’enfants au Togo, a souligné que l’organisation de cet atelier est un honneur pour le pays et reflète son rôle de modèle en Afrique de l’Ouest.
« Le Togo est déterminé à rendre ses textes conformes à la Convention de La Haye et à rester un acteur exemplaire pour garantir que l’adoption internationale respecte l’intérêt supérieur de l’enfant », a-t-il déclaré.
Durant ces trois jours de discussions, les experts examineront les dispositifs existants et proposeront des ajustements pour harmoniser davantage les pratiques de protection des enfants dans les procédures d’adoption. Christophe Bernasconi, Secrétaire général de la Conférence de La Haye de droit international privé, coorganisateur de l’atelier, a rappelé l’importance de la Convention : « Lorsque le cadre de la Convention est respecté, les abus sont limités et les enfants sont protégés. Il est crucial que davantage de pays ratifient et respectent strictement ce texte. »
Les résultats de cet atelier seront consolidés dans une feuille de route, engageant chaque pays participant à appliquer les résolutions adoptées. Au-delà des échanges d’expérience, ce forum vise à garantir un cadre plus sûr et plus transparent pour les enfants concernés par l’adoption internationale.
Jean-Marc Ashraf