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HCRRUN à Amlamé : La réconciliation au cœur des indemnisations des victimes des crises politiques.

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Le lundi 7 octobre 2024, Amlamé, chef-lieu de la préfecture d’Amou, accueille une nouvelle phase du processus d’indemnisation des victimes des troubles socio-politiques ayant secoué le Togo entre 1958 et 2005. À l’initiative du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), cette session cible spécifiquement 2000 victimes issues de la région des Plateaux est, classées parmi les « non-vulnérables ». Cet effort gouvernemental vise à apaiser les blessures du passé, à travers la réconciliation et la consolidation du tissu social.

La session, qui s’étend jusqu’au 12 octobre, marque la septième étape d’une série d’indemnisations amorcées en 2018 par le HCRRUN. Depuis le lancement de cette initiative, l’État togolais a déboursé plus de 10 milliards de francs CFA pour compenser les victimes de violences politiques. Cette nouvelle étape revêt une importance capitale pour les communautés locales, longtemps affectées par les conséquences des tensions et crises politiques passées.

Lors de la cérémonie d’ouverture, Mme Awa Nana Daboya, présidente du HCRRUN, a souligné le caractère réparateur de cette démarche : « Nous devons reconnaître les souffrances du passé et offrir à ceux qui ont été affectés, une chance de se reconstruire. Cette indemnisation n’est pas seulement un geste matériel, mais un acte symbolique de reconnaissance des torts subis et un appel à la réconciliation nationale. Le pardon est la clé pour construire un avenir meilleur. »

Mme Daboya a également rappelé que le processus ne se limite pas à l’octroi de compensations financières. En parallèle, des séances de sensibilisation sur le pardon, la cohésion sociale et le vivre ensemble sont organisées pour les bénéficiaires. « La réconciliation n’est pas un acte isolé. Il s’agit d’un processus constant, où chaque Togolais doit être acteur, pour que notre nation renaisse de ses blessures passées », a-t-elle ajouté.

Le préfet d’Amou, Koufama Bissalouwè a salué l’initiative du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) et réitéré le rôle crucial de cette indemnisation pour restaurer la paix sociale. Il a insisté sur l’importance de ce moment pour les communautés locales : « Aujourd’hui, nous devons marquer un tournant décisif dans notre histoire commune. Cette indemnisation représente un signal fort, non seulement pour ceux qui ont été victimes, mais aussi pour toutes les générations futures. En tournant la page des conflits, nous faisons le choix de l’unité, de la solidarité et de la prospérité pour notre pays. »
Le préfet Bissalouwè a également encouragé les populations à œuvrer pour une cohésion durable en mettant de côté les rancœurs : « Il est temps de dépasser les divisions. Que cette indemnisation serve de pont entre nous, afin que nous puissions bâtir une communauté plus forte, plus soudée. »

Le maire de la commune Amou 1, Kossi WOLEDJI, quant à lui, a mis l’accent sur l’engagement des autorités locales à accompagner le processus. « Cette initiative du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) est une étape cruciale pour la réconciliation nationale. Nous sommes ici pour soutenir ce processus et nous assurer que les victimes trouvent dans cette indemnisation non seulement un soulagement, mais aussi un nouveau départ. Le pardon n’est pas facile, mais il est nécessaire pour vivre en harmonie. Nous sommes tous responsables de cette paix », a-t-il déclaré.

Dans une atmosphère empreinte d’émotion, les bénéficiaires ont tenu à exprimer leur gratitude envers le gouvernement et le HCRRUN pour cette initiative. Ils ont déclaré avoir raversé des moments extrêmement difficiles. D’où Ce geste du gouvernement avec à sa tête, le Chef de l’État, SEM Faure Essozimna Gnassingbé, est une reconnaissance de ce qu’ils ont enduré.
«Mais au-delà de l’argent, c’est une invitation à tourner la page. Dieu nous pardonne, nous devons aussi nous pardonner entre nous, pour que nous puissions avancer ensemble. ».
Ils ont également évoqué l’importance de cette indemnisation pour leur réhabilitation morale et sociale. Ils ont également confié qu’ils voyaient ce geste comme une occasion de refermer définitivement les blessures qui, des décennies durant, ont freiné leur épanouissement personnel et celui de leur communauté.
Depuis le début de ses activités, le HCRRUN a su répondre aux attentes d’une grande majorité de victimes grâce à un processus structuré et transparent. Avec plus de 10 milliards de francs CFA alloués, l’État togolais affiche une volonté claire de pacifier et de renforcer l’unité nationale.

Pour cette 7e session d’indemnisation, l’objectif reste de consolider les acquis en matière de réconciliation et de justice sociale, tout en poursuivant les efforts vers une réconciliation globale et inclusive.
Si l’indemnisation des victimes marque une avancée significative dans le processus de réconciliation au Togo, il est clair que ce n’est qu’une étape. Comme l’ont souligné les autorités, la véritable réconciliation ne pourra être atteinte que par un engagement collectif à cultiver la paix, à maintenir la solidarité et à reconstruire une nation unie. L’espoir est que cette indemnisation soit un catalyseur de cette dynamique de pardon et de résilience. Mais plus encore, elle ouvre la voie à un futur où chaque citoyen participe activement à la construction d’un Togo pacifique et prospère.

Jean-Marc Ashraf

Plateaux Actu
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