Le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) a inauguré une nouvelle session d’indemnisation des victimes non-vulnérables le 24 juin 2024. Cette initiative, prévue pour durer cinq jours jusqu’au 29 juin, cible les victimes des violences politiques des préfectures d’Akébou, Anié, Wawa, Amou, et d’autres localités dans les régions des Plateaux-Est et de la Kara.
La cérémonie de lancement officiel des opérations à Atakpamé a été présidée par Mme Awa Nana Daboya, présidente du HCRRUN, en présence du préfet de l’Ogou et du conseiller spécial du HCRRUN, Me Joseph Kokou Koffigoh.
Lors de son discours, Mme Awa Nana Daboya a souligné l’importance de cette étape dans le processus de réconciliation nationale : « Nous sommes ici pour réparer les injustices du passé et pour apporter un soutien tangible à ceux qui ont souffert des violences politiques. Cette indemnisation est un pas vers la guérison et l’unité nationale. »
Le préfet de l’Ogou, présent à la cérémonie, a également pris la parole pour exprimer son soutien à cette initiative : « Cette opération est une preuve de l’engagement de notre gouvernement à tourner la page des violences et à construire un avenir meilleur pour tous les Togolais. Nous devons continuer à travailler ensemble pour renforcer la paix et la cohésion sociale. »
Il a, au nom des victimes, exprimé sa reconnaissance au gouvernement et au HCRRUN pour tous les efforts entrepris en vue d’accompagner ces victimes pour une meilleure insertion sociale. Il a convié les bénéficiaires à faire bon usage des fonds qui leur seront alloués et à promouvoir le pardon, la paix, le vivre ensemble et la cohésion sociale pour une véritable réconciliation au Togo.
Me Joseph Kokou Koffigoh, conseiller spécial du HCRRUN, a mis en avant le rôle crucial de l’institution dans ce processus : « Le HCRRUN s’efforce de garantir que chaque victime reçoive la justice et la reconnaissance qu’elle mérite. Il se dit satisfait des ations menées par HCRRUN sur le terrain depuis sa mise en place après les opérations de dépositions effectuées auprès de la CVJR et l’nquète menée par la commission Kokou Koffigoh ».
Il a précisé que toutes les dispositions sont prises pour que les victimes ou les ayants droits puissent entrer en possession de leurs droits. Elle a par ailleurs convié la population à toujours privilégier le dialogue en cas de conflits afin d’éviter des situations désastreuses. . »
Depuis plusieurs années, le HCRRUN s’emploie à indemniser les victimes des violences à caractère politique survenues au Togo entre 1958 et 2005. Cette fois-ci, l’accent est mis sur les victimes non-vulnérables des régions des Plateaux-Est et de la Kara, conformément aux enregistrements effectués lors des mandats de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) et de la Commission nationale d’enquête indépendante.
Les sessions d’indemnisation se dérouleront dans les locaux des affaires sociales d’Atakpamé pour les préfectures des Plateaux et dans ceux de Kara pour les préfectures de la région de la Kara. Les victimes concernées des préfectures d’Assoli, Bassar, Binah, Doufelgou, Dankpen, Kéran, et Kozah, ainsi que celles d’Akébou, Amou, Anié, Est-Mono, Haho, Moyen Mono, Wawa, et Ogou, seront prises en charge.
Pour faciliter le processus, le HCRRUN a demandé aux bénéficiaires de se munir de pièces d’identité telles que le passeport, la carte d’identité, le permis de conduire, ou à défaut, la carte d’électeur de 2023. La liste des bénéficiaires retenus pour cette étape est disponible sur le site web du HCRRUN (www.hcrrun-tg.org) et affichée dans les bureaux des préfectures et mairies concernées.
L’institution appelle les victimes non retenues pour cette phase à faire preuve de patience et de compréhension, en attendant leur tour pour l’indemnisation. Depuis le début de ce programme en 2018, l’État togolais a déboursé plus de 10 milliards CFA pour indemniser les victimes de ces violences historiques.
Ces opérations d’indemnisation marquent une étape importante dans le processus de réconciliation nationale, visant à réparer les traumatismes subis par de nombreux Togolais durant des décennies de troubles politiques. Le HCRRUN continue ainsi son engagement à restaurer l’unité nationale et à renforcer la cohésion sociale au Togo.
