Face à un environnement économique mondial marqué par l’incertitude et la compétition accrue, les petites et moyennes entreprises togolaises n’ont plus le luxe d’opérer sans stratégie digitale structurée. C’est dans cette dynamique qu’un atelier de renforcement de capacités a réuni, du 18 au 20 novembre à Kpalimé, des opérateurs économiques des régions du Grand Lomé, Maritime et des Plateaux. Objectif : armer les PME avec des solutions numériques et des stratégies de résilience capables de soutenir leur croissance et leur compétitivité.
Organisée par la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCI-Togo), avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la formation cible les chefs d’entreprise, gestionnaires et responsables d’entreprises œuvrant dans divers secteurs tels que l’agro-industrie, le commerce, le numérique et les services. Elle entend familiariser les participants avec des outils digitaux de gestion adaptés, tout en les sensibilisant à l’importance de la transformation numérique dans l’optimisation des processus internes. L’initiative vise également à accompagner les entreprises dans l’élaboration de stratégies de résilience face aux chocs économiques et à encourager le partage de bonnes pratiques.
S’exprimant à l’ouverture des travaux, Kavegé Yawo Seyenam, directeur central des opérations à la CCI-Togo, a rappelé le rôle crucial du secteur privé dans la création de richesse nationale.
« L’économie togolaise ne peut évoluer si vous, opérateurs économiques, vous ne travaillez pas. L’État n’emploie pas beaucoup de personnes… c’est le secteur privé qui emploie le plus », a-t-il insisté, exhortant les participants à appliquer concrètement les connaissances acquises pour devenir davantage créateurs d’emplois et contributeurs au développement.
Dans le même sens, Djabigou Damtaré Alex, l’un des formateurs, a mis en lumière la nécessité pour les entreprises d’anticiper les risques liés au contexte géopolitique mondial, marqué par des crises politiques, économiques et climatiques. Selon lui, la résilience doit devenir un pilier stratégique pour les PME afin de renforcer leur capacité d’adaptation et d’innovation. Il a plaidé pour un accompagnement soutenu des structures afin de leur permettre de mutualiser leurs compétences et d’adopter des démarches structurées de planification.
Après cette étape de Kpalimé dédiée au sud du pays, une seconde session est annoncée à Kara. Elle rassemblera les opérateurs économiques des régions Centrale, de la Kara et des Savanes, signe que l’effort de digitalisation et de résilience des PME s’étend désormais à l’échelle nationale.
Au-delà d’une simple formation, cette initiative se veut un tournant stratégique : préparer les entreprises togolaises à non seulement survivre aux chocs économiques, mais aussi à s’imposer comme des acteurs modernes, innovants et compétitifs dans l’économie numérique.
Jean-Marc Ashraf
