Atakpamé, 5 août 2025 – Dans une société en pleine mutation, la jeunesse se retrouve à un carrefour identitaire. D’un côté, une culture riche héritée des ancêtres : danses traditionnelles, rites initiatiques, fêtes communautaires. De l’autre, une foi religieuse grandissante – souvent chrétienne ou musulmane – qui appelle parfois à se détacher de certaines pratiques jugées contraires à la doctrine.

Ce tiraillement entre l’identité cultuelle (la foi, la religion) et l’identité culturelle (les traditions, la langue, les coutumes) s’amplifie avec les réseaux sociaux, la modernisation et la globalisation. Résultat : beaucoup de jeunes se sentent perdus, sommés de choisir entre deux mondes qui, pour eux, devraient pouvoir coexister.

« On peut être chrétien sans renier nos danses et nos fêtes traditionnelles. C’est notre culture, pas de la sorcellerie », confie Rodrigue, 23 ans, originaire de Kpalimé.
Le défi est donc de taille : comment transmettre les valeurs culturelles sans heurter les convictions spirituelles ? Et inversement, comment vivre sa foi sans renier ses racines ?


La solution pourrait résider dans une approche équilibrée, basée sur l’éducation au discernement, la valorisation des éléments positifs des traditions, et le dialogue intergénérationnel. Car loin d’être opposés, culture et foi peuvent, si bien articulés, enrichir l’identité des jeunes Africains.
Jean-Marc Ashraf