En prélude à la célébration de la Journée de l’Enfant Africain (JEA), SOS Villages d’Enfants au Togo, Programme Atakpamé a organisé ce 11 juin 2025 une table ronde réunissant élus locaux, autorités administratives et traditionnelles, membres des clubs d’enfants et jeunes pour faire le bilan des avancées réalisées en matière de planification et de budgétisation sensibles aux droits de l’enfant de 2010 à 2025. Dans une ambiance d’échange franc et constructif, les travaux ont été officiellement lancés par le préfet de l’Ogou, en présence du représentant du Manager de SOS Village d’Enfants Atakpamé.
La rencontre vise à évaluer les progrès réalisés depuis 2010 dans la prise en compte des droits de l’enfant au niveau local, tout en identifiant les défis persistants, notamment ceux liés au manque de planification et de budgétisation adaptées aux besoins des enfants dans les communautés.
Pour le représentant du Manager du Programme SOS Villages d’Enfants Atakpamé, Kagnala Bassanga, cette initiative traduit l’engagement de l’organisation à créer un dialogue durable entre les acteurs locaux et les enfants eux-mêmes.
« Depuis plus d’une décennie, nous travaillons avec les autorités locales pour que les droits des enfants soient pris en compte dans les politiques publiques et les budgets sectoriels. Cette table ronde permet non seulement de dresser un bilan, mais surtout de renforcer les mécanismes de participation active des enfants dans la vie de leur communauté », a-t-il affirmé.
Ouvrant les travaux, le préfet de l’Ogou, Kodjo Agbeko Noël Ekpé, a souligné que cette initiative constitue une occasion pour évaluer les progrès accomplis en matière de droits des enfants mais surtout pour identifier les défis persistants qui freinent l’épanouissement de notre jeunesse.
Il a indiqué que l’un des obstacles majeurs que nous devons affronter dans nos différents états-majors, dans nos structures, est l’insuffisante prise en compte des enfants dans le processus de planification et de budgétisation. Il a exhorté toutes les parties prenantes à saisir cette opportunité pour mettre en lumière les défis des enfants dans nos communautés où la planification et les budgets ne prennent pas suffisamment en compte leurs besoins et à formuler les vœux selon lesquels qu’à la sortie de cette session de rencontre les besoins puissent être âprement identifiés avec l’appui des communautés, des enfants eux-mêmes et des acteurs locaux, enfin d’élaborer des recommandations concrètes pour une meilleure budgétisation sensibles à l’enfant.
De son côté, le Coordonnateur Local Renforcement de la Famille, Komla Dziédzom Gumedzoe, a indiqué l’importance de placer les enfants au centre de l’action communale.
« Nous avons constaté que de nombreux besoins des enfants sont laissés pour compte lors de l’élaboration des plans d’action et budgets des communes. Notre objectif est d’outiller à la fois les autorités locales et les enfants pour que ces derniers deviennent des interlocuteurs crédibles, capables de porter leurs préoccupations et propositions ».
En écho au thème de la JEA 2010, qui appelait à une planification et une budgétisation des droits de l’enfant comme une responsabilité collective, la table ronde d’Atakpamé vient souligner les efforts réalisés et rappeler que les défis identifiés il y a 15 ans, faible participation des enfants, manque de données fiables, mauvaise coordination, utilisation inefficace des ressources restent d’actualité. À travers cette initiative, SOS Villages d’Enfants Programme d’Atakpamé et ses partenaires réaffirment leur volonté d’accompagner les acteurs locaux vers une gouvernance territoriale plus sensible à l’enfance, plus inclusive et mieux informée.
Car planifier sans les enfants, c’est planifier à moitié. Et budgétiser sans penser à eux, c’est compromettre l’avenir dès aujourd’hui.
Jean-Marc Ashraf
