Le mercredi 21 août 2024, Atakpamé a été le cadre d’une journée de réflexion cruciale, orchestrée par SOS Villages d’Enfants. Cet événement a réuni 45 acteurs clés de la protection de l’enfance pour discuter de la collaboration renforcée nécessaire dans les procédures judiciaires contre l’exploitation sexuelle des enfants. Parmi les participants figuraient des représentants de la police, de la gendarmerie, des tribunaux, des services sociaux, de la santé, de l’éducation, des ONG, ainsi que des acteurs communautaires.

L’exploitation sexuelle des enfants représente une des formes les plus graves de violence au Togo, touchant particulièrement les enfants vulnérables. Les discussions de la journée ont souligné la nécessité d’une réponse concertée et rigoureuse pour contrer ce fléau, qui expose les jeunes à des réseaux de trafiquants et à diverses formes d’esclavage moderne.
Les intervenants ont mis en lumière les nombreux défis auxquels ils font face, notamment la lenteur des procédures judiciaires et les difficultés à recueillir des preuves, surtout auprès des survivants et de leurs familles. Mme Kayi Abbey, magistrate conseillère à la Cour suprême du Togo, a partagé son expertise en soulignant l’importance d’une réponse judiciaire rapide et adaptée : « La complexité des affaires d’exploitation sexuelle exige une formation continue des magistrats et des avocats pour traiter ces cas délicats. Il est crucial de former les professionnels à la gestion des traumatismes spécifiques aux enfants. »

Le chef canton de Gléi, Vénéré Olou Ayéfoumi A. AKOMEDI VIII, a souligné la responsabilité des chefs traditionnels : « Nous avons une responsabilité profonde envers nos communautés et surtout envers nos enfants. Il est de notre devoir d’être vigilants et de signaler toute forme de maltraitance ou d’exploitation sexuelle. Nous travaillerons avec SOS Villages d’Enfants pour créer des réseaux de soutien locaux. »
Le rôle du système éducatif a également été au cœur des discussions. Le représentant du Directeur Régional de l’Éducation a affirmé : « L’école est un espace crucial pour la détection précoce des cas d’exploitation sexuelle. Les enseignants doivent être formés pour repérer les signes de maltraitance et savoir comment réagir. Une collaboration étroite entre les établissements scolaires et les services de protection de l’enfance est essentielle pour une intervention efficace. »
Le représentant du Directeur Régional de l’Action Sociale a insisté sur l’importance d’un accompagnement holistique pour les enfants victimes : « Les enfants ont besoin de soutien psychologique continu ainsi que d’un suivi éducatif pour se reconstruire. Un accompagnement complet est nécessaire pour leur réhabilitation. »
La journée s’est conclue par un engagement renforcé des participants à collaborer étroitement pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants. Kodzogan AFEVI, coordinateur du projet à SOS Villages d’Enfants, Programme d’Atakpamé, a souligné l’urgence de la situation : « L’exploitation sexuelle des enfants est un crime intolérable. Nous devons agir en synergie pour protéger les jeunes et veiller à ce que les lois soient appliquées rigoureusement. »



Les acteurs ont convenu de redynamiser la plateforme de collaboration pour initier des dialogues et actions réguliers. Cette journée de réflexion marque une étape décisive dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants à Atakpamé, avec l’espoir que la coopération renforcée créera un environnement plus sûr et garantira que les auteurs de ces crimes soient tenus responsables selon les lois en vigueur.
La Rédaction