Mango, 26 mai 2025 – Dans la préfecture de l’Oti, une transformation silencieuse mais puissante est en cours. Pendant trois jours, la ville de Mango s’est imposée comme le théâtre d’un renouveau communautaire féminin, en accueillant l’étape locale du Programme VCFR, porté par l’Association Dubien. Du 24 au 26 mai, plus de soixante femmes rurales ont démontré qu’elles ne sont pas de simples bénéficiaires de projets, mais de véritables actrices de développement local.
Loin d’un simple atelier de formation, la rencontre de Mango s’est révélée comme un catalyseur d’initiatives territoriales. En s’attaquant aux défis d’autonomisation économique, de leadership féminin et de cohésion sociale, Dubien ancre son action dans une logique de renforcement durable des capacités locales.
Les participantes, issues de divers cantons de l’Oti, ont été formées à des savoir-faire valorisables immédiatement sur les marchés de proximité : fabrication de savons de bain, déodorants naturels, gestion simplifiée d’activités commerciales… Ces compétences ne sont pas de simples outils individuels, mais des briques d’un tissu économique local plus résilient et plus inclusif.
Comme l’a souligné M. Nadjo Bawa, président préfectoral de la chambre des métiers, dans son discours d’ouverture :
« Investir dans les femmes rurales, c’est renforcer les fondations de nos communautés. Elles détiennent les clés de la transformation locale. »
Le programme va au-delà de la formation économique. Il propose une lecture plus globale du rôle des femmes rurales, notamment en matière de prévention des conflits et de vivre-ensemble. Les échanges sur la culture de la paix, la solidarité intercommunautaire et la résilience face aux tensions sociales montrent que les femmes sont aussi des vectrices d’harmonie sociale.
Mme Adeline Hounsi, coordonnatrice régionale du programme, l’a souligné avec force :
« Dans les villages, les femmes sont souvent les premières à ressentir les fragilités sociales… mais aussi les premières à bâtir les ponts pour les surmonter. »
Les retombées de l’atelier ne se limiteront pas aux bénéficiaires directes. Plusieurs participantes ont déjà commencé à esquisser des projets de coopératives, des partenariats avec des artisans locaux, et des démarches auprès des autorités communales pour structurer leur action. À Mango, c’est une nouvelle gouvernance locale inclusive qui se dessine, portée par des femmes déterminées à être reconnues comme des partenaires à part entière du développement.
« Cette formation a été un déclic. Nous repartons avec des projets concrets, des alliances solides, et la volonté de contribuer activement au bien-être de nos communautés », a affirmé Célestine Kakaya, porte-voix des participantes.
En plaçant les femmes au centre de sa stratégie, l’Association Dubien s’aligne avec les ambitions du gouvernement togolais et des Objectifs de Développement Durable. Le Programme VCFR (Valorisation des Compétences Féminines en milieu Rural) se déploie commune après commune, avec un accent sur l’ancrage local et l’accompagnement de proximité. Coordonné par le Référent Genre Dubien AKUE, le programme devient un modèle d’action intégrée, entre empowerment individuel et cohésion communautaire.
Le passage à Mango n’est qu’une étape, mais il laisse une empreinte durable. Plus qu’un atelier, ce fut le point de départ d’un réseau, d’un mouvement, d’une dynamique collective. Les femmes formées ne repartent pas seules : elles emportent avec elles des compétences, de la confiance et surtout une vision partagée d’un avenir à construire ensemble.
Dans les rues de Mango, l’écho de cette mobilisation féminine se fait déjà entendre. Et dans les prochains mois, c’est tout l’Oti qui pourrait bien vibrer au rythme des initiatives impulsées par ces femmes debout, solidaires, et résolument tournées vers l’avenir.
Jean-Marc Ashraf
