Agbédougbé (Haho-Est), 22 novembre 2025 — Dans la perspective de la prochaine campagne de commercialisation du coton-graine 2025/2026, et en vue de rechercher des solutions un tant soit peu à la question de la main d’œuvre rurale, la filière cotonnière togolaise poursuit sa dynamique de professionnalisation. A cet effet, la NSCT a organisé une session de formation à l’endroit des cotonculteurs et des agents de terrain. Après deux jours de formation théorique en salle, les participants ont pris part, le jeudi 21 novembre 2025, à une grande session pratique dans un champ de coton à Agbédougbé. Cette activité a porté sur la minimisation des pertes pré et post-récoltes du coton graine, organisée du 18 au 20 novembre 2025.


Dans un contexte où les pertes post-récoltes ne sont pas négligeable cette séance de terrain, réalisée avec l’appui de Olam Agri, représente un pas essentiel vers une meilleure maîtrise de la récolte et du stockage du coton graine au Togo.
Au total, 56 participants composés de techniciens de terrain, chefs de services, producteurs de coton ont pris part à ce renforcement de capacité.
Selon une étude de référence menée conjointement par la NSCT et Olam Agri, les pertes de coton au Togo atteignent ont un impact relativement important pour cette culture qui représente une source essentielle de revenus pour des milliers de producteurs. Ces pertes se manifestent aussi bien au champ, lors de la récolte, que dans le stockage, la manutention, le transport et les transactions dans les marchés d’achat.


Ces contraintes deviennent encore plus sensibles dans le cadre des exigences des standards de certification comme Cotton made in Africa (CmiA), auquel le coton togolais participe et décourage le travail des enfants de moins de 15 ans. L’absence de cette main-d’œuvre, auparavant utilisée dans les champs, oblige les exploitants à revoir leur organisation et leurs méthodes de récolte.
L’objectif est de réduire ces pertes d’ici 2030, afin d’améliorer notablement les revenus de plus de 500 000 producteurs.
La journée pratique du 21 novembre a permis aux participants d’appliquer les notions abordées en salle, notamment les techniques de cueillette sélective, la gestion de la maturité des capsules, les méthodes de manutention pour préserver la qualité de la fibre, l’organisation optimale du travail pour réduire les pertes au sol et éviter les mélanges de qualité.


Dès le deuxième jour, un atelier pratique dans un GPC avait également permis de démontrer les normes de construction des abris de stockage : matériaux adaptés, ventilation, protection contre l’humidité et les intempéries. Ces infrastructures jouent un rôle essentiel dans la réduction des pertes souvent causées par une mauvaise conservation du coton graine.
En parallèle, les participants ont été formés à l’organisation et à l’enregistrement de la main-d’œuvre agricole, un point crucial pour pallier la pénurie de travailleurs saisonniers.
Durant trois jours, les participants ont suivi plusieurs modules portant sur :
Les exigences des certifications et la lutte contre le travail des enfants ;
Les approches qualité pour la récolte, le stockage et la commercialisation ;
Les normes du travail et la prévention des abus ;
Les stratégies d’organisation de la main-d’œuvre ;
Le cadre de performance, mesure et évaluation (PME) ;
La programmation des restitutions dans les zones ATC.
Les travaux de groupe, les discussions et les synthèses quotidiennes ont favorisé une appropriation effective des pratiques recommandées.

Le président de l’Union Régionale d’Agriculteurs du Coton de la région Maritime, M. Matinkawe Kpessakam, estime que la formation arrive à point nommé :
« La NSCT a constaté des pertes du champ jusqu’à la commercialisation. Si cette formation est bien restituée auprès de nous producteurs, nos revenus augmenteront. Elle porte sur la récolte, le stockage – notamment la construction des grenouilles de stockage – et la commercialisation dans les marchés d’achat. »

À l’issue de la formation, les participants ont exprimé leur engagement à diffuser les bonnes pratiques dans leurs zones respectives. Les facilitateurs ont souligné l’importance d’une restitution structurée dans chaque GPC, afin de garantir un impact réel dès cette campagne commercialisation.
Cette initiative s’inscrit dans une vision globale visant à :
professionnaliser la filière,
préserver la qualité du coton togolais,
réduire les pertes financières,
améliorer durablement les conditions de vie des producteurs.


La session pratique dans le GPC d’Agbédougbé marque une étape déterminante dans la lutte contre les pertes post-récoltes du coton. Grâce à l’implication des équipes techniques, des formateurs et des producteurs, la filière cotonnière togolaise se dote des outils nécessaires pour franchir un cap important vers la performance, la durabilité et la compétitivité.
Jean-Marc Ashraf

