Dans un contexte où les défis liés à la protection de l’enfant deviennent de plus en plus complexes, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a posé ses valises dans la ville aux sept collines, Atakpamé, pour renforcer les capacités des acteurs locaux afin que plus aucun enfant victime de violation de ses droits ne reste dans le silence ou l’abandon.
C’est dans cette dynamique qu’un atelier de vulgarisation du manuel portant mécanisme de gestion de plaintes pour enfants s’est tenu le Mardi 25 novembre, réunissant quarantaine de professionnels engagés sur le terrain.
Ce dispositif, rappelons-le, offre à tout enfant victime ou témoin d’atteinte à ses droits, ou à toute personne agissant en son nom, la possibilité de saisir la CNDH, de comprendre les étapes de traitement de la plainte et d’obtenir, lorsque la requête est fondée, des mesures permettant son rétablissement dans ses droits.
L’initiative s’inscrit dans la continuité de la recommandation n°13 du Comité des droits de l’enfant des Nations unies (2023) et contribue à la mise en œuvre de l’axe 2 du Plan stratégique 2021-2025 de la CNDH, consacré à la sensibilisation et à l’éducation aux droits humains.
Durant les travaux, les participants ont été édifiés sur le fonctionnement du mécanisme, ses procédures internes, les exigences de confidentialité, la protection des victimes et les bonnes pratiques d’orientation des enfants vulnérables. L’objectif central est de garantir que chaque acteur, du premier intervenant communautaire aux structures publiques, dispose des compétences nécessaires pour accompagner efficacement les enfants.
Supervisant les échanges au nom de la CNDH, Dr AISSAH-ASSIH T. Ashira Irème, 1ère Vice-présidente de la CNDH, présidente de la sous-commission Promotion et Protection des Droits de l’Homme, a insisté sur l’enjeu majeur de cette démarche :
« Ce mécanisme n’a de sens que s’il est compris et utilisé par celles et ceux qui sont au plus près des réalités. Notre rôle est de créer un environnement où chaque enfant sait que son cri sera entendu et traité avec sérieux ».
Le Préfet de l’Ogou, Kodzo Agbeko Nöèl Ekpé, présent à l’ouverture, a salué la pertinence de cet atelier pour la région des Plateaux-Est :
« Maîtriser ce mécanisme, c’est contribuer à bâtir un monde où l’enfant grandit dans la dignité, la sécurité et la confiance. J’invite chaque participant à porter ce message auprès des familles et des communautés ».
Au terme de cette rencontre, un souffle nouveau semble traverser les Plateaux-Est : celui d’un engagement collectif qui prend racine, se structure et s’affirme. En renforçant les compétences des acteurs locaux, la CNDH ne transmet pas seulement des outils ; elle ouvre la voie à une transformation durable, où chaque alerte, chaque signe de détresse, chaque parole d’enfant peut désormais trouver un écho plus juste, plus rapide et plus protecteur. Si les défis demeurent, l’étape de la région des Plateaux-Est de cette tournée nationale laisse entrevoir une perspective plus lumineuse, ‘celle d’une région où la vigilance devient une culture, la protection un réflexe, et l’avenir de l’enfant une promesse que tous s’emploient à tenir’.
Jean-Marc Ashraf
