Lomé, le 29 avril 2025 (©AfreePress) – Le Togo s’apprête à franchir une étape inédite dans son histoire politique. Pour la première fois depuis l’indépendance, le Président ou la Présidente de la République ne sera plus désigné(e) par les citoyens au suffrage universel, mais par leurs représentants élus. Le vendredi 2 mai 2025, l’Assemblée nationale et le Sénat se réuniront en Congrès pour élire le nouveau chef de l’État, conformément aux nouvelles dispositions de la Constitution de la Ve République, promulguée en mai 2024.
Ce tournant institutionnel majeur inaugure l’ère d’un régime parlementaire assumé, dans lequel le pouvoir exécutif sera davantage lié à la majorité parlementaire. L’article 35 de la Constitution encadre ce mode d’élection inédit, en précisant que seuls les groupes parlementaires régulièrement constitués peuvent présenter des candidatures, soumises ensuite au vote du Congrès à la majorité simple.
Dans les coulisses, la fièvre politique monte. Si aucune candidature officielle n’a encore été rendue publique, plusieurs figures retiennent l’attention : un ancien opposant charismatique, affaibli mais respecté ; une femme d’influence, symbole de dialogue et de pondération ; et un diplomate de haut rang, ex-Premier ministre aujourd’hui en poste à l’international. Le suspense reste entier.
Au-delà des noms, c’est l’esprit de la réforme qui retient l’attention : renforcer la stabilité politique, rationaliser la gouvernance et inscrire durablement le pays dans une logique institutionnelle moderne. Le scrutin du 2 mai cristallisera cette ambition, tout en marquant la fin du mandat présidentiel actuel, prévu pour le 5 mai 2025.
Le Togo, fidèle à son attachement à la paix et au progrès, amorce donc un virage institutionnel que les observateurs qualifient déjà de « moment fondateur » pour la Ve République.
Jean-Marc Ashraf