Les problèmes fonciers sont un enjeu majeur au Togo, touchant de nombreux aspects de la vie quotidienne, notamment pour les femmes, et freinent le développement économique du pays. Ils sont souvent à l’origine de conflits familiaux et communautaires. La commune de Gleï, dans la préfecture de l’Ogou, n’échappe pas à ces tensions.

Pour remédier à cette situation, l’association CARDIL, avec le soutien financier de l’Urgent Action Fund Africa (UAF Africa), a organisé du 5 au 7 novembre 2024 une formation à Gleï, chef-lieu de la commune Ogou 3. Ce renforcement de capacités a été destiné aux chefs traditionnels, autorités locales et femmes leaders de la région. L’objectif est de mieux faire connaître les dispositions du nouveau code foncier et domanial, de promouvoir le respect des droits des femmes en matière de foncier et de renforcer l’inclusion sociale dans la gestion des terres.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le maire de la commune Ogou 3, en présence de son adjoint, de la secrétaire générale de la commune, du chef canton de Gleï, ainsi que des autorités militaires et locales.

Le maire Kossivi Dédété Thaddée a exprimé sa gratitude au président Faure Essozimna Gnassingbé pour sa politique de cohésion sociale inclusive et a remercié l’association CARDIL pour avoir choisi la commune Ogou 3 pour cette initiative. Il a souligné l’importance de cette formation dans un contexte où la commune est confrontée à de nombreux défis fonciers, et a encouragé les participants, en particulier les chefs de village, à tirer pleinement parti de ces trois jours d’apprentissage.

Selon M. Akpami Kodjo Wolanyo, président du conseil d’administration de l’association CARDIL, cette formation est le résultat d’une étude approfondie réalisée en collaboration avec le maire Thaddée et le chef canton de Gleï sur la gestion des problèmes fonciers dans la commune. “Il est urgent d’agir pour éviter les conflits communautaires”, a-t-il expliqué.

La formation vise à renforcer les compétences des chefs traditionnels et des autorités locales sur les nouvelles règles du code foncier et à informer les femmes leaders de leurs droits fonciers. Un comité de suivi sera également mis en place pour assurer une gestion efficace des conflits fonciers dans la commune Ogou 3, permettant ainsi aux femmes, qui représentent 90 % des agricultrices, d’accéder à des terres cultivables.

Le Procureur Henry Dogo, magistrat et communicateur, a rappelé l’importance de la question foncière au Togo. En 2018, le gouvernement a adopté un nouveau code foncier qui accorde un rôle central aux chefs traditionnels dans la résolution des litiges fonciers, notamment en milieu rural. “Il est essentiel de clarifier aux chefs ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire, ainsi que les règles de déontologie qu’ils doivent observer pour résoudre les conflits de manière amiable”, a-t-il expliqué.
Le nouveau code foncier introduit des droits fondamentaux pour les femmes en matière de propriété foncière, en leur permettant d’hériter et de posséder des terres au même titre que les hommes, ce qui constitue une avancée significative pour l’égalité des sexes. “Il est désormais reconnu que les femmes, comme les hommes, peuvent hériter et posséder des terres, ce qui ouvre la voie à une meilleure autonomie économique et sociale”, a affirmé e Procureur Dogo. Cette réforme vise non seulement à garantir l’équité, mais aussi à améliorer la sécurité alimentaire et la résilience économique des communautés.

La formation des chefs traditionnels et leaders locaux sur ces nouvelles dispositions est cruciale pour assurer l’application de la loi dans le respect des droits de chaque citoyen, quelle que soit leur origine ou leur genre.
À travers cette initiative de CARDIL, les autorités locales et les femmes leaders de la commune Ogou 3 repartent mieux équipés pour promouvoir une gestion foncière inclusive, respectueuse des droits des femmes, et propice à la stabilité sociale et au développement durable de la collectivité.
La Rédaction