Le 15 octobre 2024 a marqué un tournant décisif pour le secteur culturel togolais. En effet, Mme Yawa Kouigan, Ministre de la Culture et du Tourisme et porte-parole du gouvernement, a tenu une réunion stratégique avec des acteurs culturels issus de diverses disciplines, ouvrant la voie à une nouvelle dynamique de collaboration entre l’État et les créateurs artistiques du pays.
L’objectif principal de cette rencontre était de dresser un état des lieux des défis auxquels le secteur culturel fait face et de proposer des solutions concrètes pour renforcer la coopération avec l’État. Mme Kouigan a rappelé que la culture est bien plus qu’un simple symbole d’identité nationale, soulignant son rôle crucial comme levier de développement socio-économique. Elle a affirmé que l’art et la culture peuvent contribuer à la croissance économique, tout en jouant un rôle fondamental dans la préservation de l’héritage et des valeurs du Togo.
Les échanges ont permis aux artistes et autres acteurs culturels de mettre en lumière plusieurs problématiques, notamment le manque de financement, la préservation du patrimoine culturel et le besoin de visibilité accrue pour les artistes locaux. Les créateurs ont exprimé leur souhait d’avoir un soutien plus soutenu et structuré de la part des autorités, pour leur permettre de mieux valoriser leur travail et de faire rayonner la culture togolaise au-delà des frontières.
Lors de cette rencontre, Mme Kouigan a présenté l’une des réformes majeures qui devraient transformer le secteur culturel au Togo : la mise en place du Fonds national de promotion culturelle (FNPC), destiné à remplacer le Fonds d’aide à la culture (FAC). Ce nouveau dispositif a pour ambition de répondre aux préoccupations des acteurs culturels en apportant un soutien financier structuré, transparent et efficace, afin de permettre une compétitivité accrue du secteur tant au niveau national qu’international.
Le FNPC se veut un outil stratégique qui encouragera les initiatives culturelles, facilitant l’accès aux financements pour les projets ambitieux et novateurs. Il constitue également une réponse aux besoins d’organisation et de professionnalisation du secteur culturel togolais. À ce sujet, la ministre a insisté sur l’importance d’une représentation équilibrée et inclusive des acteurs culturels au sein des organes de gestion du Fonds. Elle a invité les organisations culturelles à travailler ensemble pour désigner des personnes capables de gérer cet outil avec une vision claire et un objectif commun : faire du Togo un carrefour culturel en Afrique de l’Ouest.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la Feuille de route gouvernementale Togo 2025, qui met l’accent sur l’inclusion, la participation citoyenne et le développement des secteurs clés de la société, dont la culture. Mme Kouigan a réitéré l’engagement du gouvernement togolais, sous la direction du président Faure Essozimna Gnassingbé, à soutenir et promouvoir la culture comme un moteur de développement durable. Elle a d’ailleurs invité les artistes à contribuer activement à cette vision en partageant leurs idées et suggestions pour faire avancer les réformes.
Un vent d’espoir pour la culture togolaise
Au terme de cette réunion, un optimisme renouvelé s’est installé parmi les participants. Le dialogue initié entre Mme la Ministre et les acteurs culturels laisse entrevoir la possibilité d’une collaboration fructueuse et pérenne, avec des retombées positives pour l’ensemble du secteur. Ce rapprochement entre les institutions et les créateurs pourrait permettre de repositionner le Togo comme une véritable référence culturelle en Afrique de l’Ouest, tout en préservant l’authenticité et la richesse de son patrimoine.
L’avenir du secteur culturel togolais semble désormais plus prometteur, et cette rencontre pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère de prospérité pour les artistes et les créateurs du pays, à condition que les engagements soient suivis d’actions concrètes.
Jean-Marc Ashraf