samedi, avril 19, 2025

Renforcement de la lutte contre la discrimination liée au VIH/SIDA dans l’Ogou : Les communautés en première ligne

Partagez !

Dans une dynamique renouvelée de lutte contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/SIDA, particulièrement les femmes et les filles, la préfecture de l’Ogou a pris une initiative de taille. Sous l’impulsion du ministère de l’Action sociale, huit cellules communautaires de veille ont été mises en place pour combattre les discriminations et protéger les droits des personnes affectées par le VIH. Ces cellules, composées de membres issus des communautés locales, sont désormais au cœur de la sensibilisation et de l’accompagnement des personnes vulnérables dans cette région du Togo.Malgré des avancées dans la lutte contre le VIH/SIDA, la stigmatisation et la discrimination continuent de freiner les efforts de prévention et de traitement, particulièrement en milieu rural. Les femmes, qui représentent une proportion significative des personnes affectées par le virus, subissent le plus lourd tribu. La Ministre de l’Action sociale, de la solidarité et de la Promotion de la Femme, Pr. Kossiwa Zinsou-Klassou, a indiqué que “le fléau sanitaire du SIDA demeure une préoccupation de santé publique, et plusieurs programmes à l’échelle mondial ont été conçus dans le but de l’éradiquer d’ici à 2030. Au Togo, ces programmes ont été déclinés par l’adoption de plans quinquennaux de lutte contre le SIDA et les IST, avec l’implication de tous les acteurs des secteurs public et privé, depuis 2021. Ils ont été soutenus par un cadre légal protecteur des personnes touchées par ces maladies. D’où des progrès significatifs tant dans le domaine de la prévention que de celui de la prise en charge des personnes touchées par le VIH ont pu être réalisés. Grâce à ces réussites, nous pouvons aujourd’hui nous projeter sans inquiétude vers les “trois 95”.Elle a souligné que la stigmatisation et la discrimination ont un impact négatif sur les efforts nationaux fournis pour la prévention et la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. D’où la mise en place des cellules communautaires de veille et de lutte contre la stigmatisation et la discrimination des femmes et des filles affectées par le VIH/SIDA apparait en conséquence comme une nécessité impérieuse. C’est pourquoi le Ministère de l’action sociale, de la solidarité et de la promotion de la femme, en partenariat avec le Secrétariat permanent du CNLS-IST a, depuis 2021, initié le renforcement de l’action communautaire pour une appropriation de la riposte par les communautés à la base, où se vit le phénomène. « Nos communautés doivent être les premières à défendre les droits des personnes affectées par le VIH/SIDA. La lutte contre la discrimination commence ici, chez nous, dans nos communautés, dans nos familles. »Elle a renchérit que « Le rôle des communautés dans la lutte contre le VIH est primordial, car il leur confère le leadership nécessaire pour mener ce combat. C’est ainsi que l’accès sans crainte ni complexe aux services de prévention et de prise en charge, déployés par le Gouvernement et ses partenaires, peut être facilité. Une démarche inscrite dans la vision du Chef de l’État, SEM Faure Essozimna GNASSINGBE, qui aspire à ce qu’aucun citoyen, y compris ceux touchés par le VIH/SIDA et les IST, ne soit laissé de côté dans le processus de développement du Togo. »Ces cellules de veille, réparties dans les huit cantons de la préfecture, sont constituées de 48 membres soigneusement formés sur les aspects juridiques et sociaux du VIH. Leur mission est de veiller à l’application des dispositions légales qui protègent les personnes vivant avec le VIH/SIDA, mais aussi d’assurer un suivi auprès des victimes de discrimination, en lien avec les autorités locales.Au-delà de leur mission de veille, ces cellules jouent un rôle crucial dans la sensibilisation des populations. Le coordonnateur adjoint au Conseil Permanent de Lutte contre le VIH/SIDA et les IST (PNLS/IST), Amoussou Kegnide, a souligné l’importance de cette dimension éducative.« Informer et sensibiliser, c’est briser le silence et les tabous autour du VIH/SIDA. Ces cellules communautaires seront nos relais pour atteindre les familles, expliquer, et surtout changer les mentalités qui alimentent la stigmatisation. »Les formations ont permis aux membres des cellules d’acquérir des compétences solides sur la gestion du VIH, la protection des droits et les services disponibles pour les personnes affectées. À l’issue de la cérémonie, des livrets détaillant les droits des personnes vivant avec le VIH ont été remis aux membres des cellules pour faciliter leur travail d’information dans les communautés.L’initiative des cellules communautaires ne serait pas complète sans l’engagement des autorités locales. Le secrétaire général de la préfecture de l’Ogou, Kondoh Kpapou, a réaffirmé leur soutien à cette cause : « Il est de notre devoir, en tant qu’autorités locales, de veiller à ce que la discrimination n’ait pas sa place dans notre société. Nous soutiendrons ces cellules dans leur travail pour qu’ensemble, nous construisions une communauté plus juste et plus solidaire. »En soutenant ces efforts communautaires, le gouvernement s’engage à instaurer un environnement plus inclusif, où les personnes affectées par le VIH/SIDA, en particulier les femmes et filles, pourront vivre sans crainte d’être stigmatisées.Les membres des cellules communautaires ont pris l’engagement de jouer pleinement leur rôle de relais et de protecteurs dans leurs différents cantons. Leur engagement va au-delà de la simple sensibilisation, avec une véritable mission de transformation sociale. « Nous sommes prêts à agir pour nos sœurs, nos mères, et nos filles affectées par le VIH/SIDA, » a déclaré OBOU Kokou Oyéwolé 1, membre de la cellule du canton de Djama, représentant le chef canton de Djama . « Nous ferons tout pour qu’elles puissent vivre dans la dignité, sans être pointées du doigt. »“La stigmatisation et la peur d’être discriminé dissuadent de nombreuses personnes, en particulier les femmes enceintes, de se faire dépister ou de suivre les conseils concernant l’allaitement. Cela a pour effet d’entraver l’accès aux services de prévention et de prise en charge médicale, contribuant ainsi à maintenir la chaîne de transmission du virus; La mise en place de ces cellules permettra d’encourager un changement de mentalité et d’améliorer l’accès aux services de santé; Chacun d’entre nous a un rôle à jouer pour réduire la stigmatisation et améliorer la vie des personnes vivant avec le VIH. Ensemble, nous pouvons créer un environnement où chacun se sent en sécurité pour rechercher les soins dont il a besoin, sans crainte de discrimination”, affirmé BOKO Afi, Directrice de la famille et de l’éducation de la jeune fille au MASPFA.Avec la mise en place de ces cellules, la lutte contre la stigmatisation des femmes et des filles affectées par le VIH/SIDA dans l’Ogou prend un tournant décisif. Cette approche communautaire, associée à un soutien renforcé des autorités, marque une avancée significative vers une société plus équitable et respectueuse des droits humains. Le défi est immense, mais les premiers jalons sont posés pour un avenir sans discrimination.J

ean-Marc Ashraf

Plateaux Actu
Plateaux Actu
Tél : 00228 91647408/ 98292487

Articles Récents

Articles Similaires