Les 19, 20 et 21 novembre 2024, Paris sera le théâtre d’un rassemblement clé pour les élus locaux avec la 106e édition du Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France. Cet événement se déroulera au Parc des expositions de la Porte de Versailles, pavillon 5, sous le thème « Les communes… Heureusement ! ». À la veille de l’ouverture, le 18 novembre, les élus d’Outre-mer se rencontreront au Palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux pour aborder les spécificités de leurs territoires.
Face à une instabilité politique et institutionnelle croissante, les communes jouent un rôle de stabilisateur fondamental dans la société française. Elles incarnent la proximité et la permanence de la démocratie, gérant au quotidien des services essentiels pour leurs citoyens : gestion de l’eau, entretien des routes, protection des écoles, et mise en place d’activités sociales et culturelles. Elles sont en première ligne pour répondre aux besoins locaux, et souvent, pallient les manques d’action de l’État dans des domaines cruciaux. Le Congrès se veut une tribune pour rappeler cette réalité et valoriser les actions des élus qui, malgré les pressions budgétaires et administratives, continuent à soutenir la cohésion sociale et la transition écologique.
Les débats porteront cette année sur des enjeux de plus en plus préoccupants pour les maires et présidents d’intercommunalité, parmi lesquels l’insécurité croissante liée au narcotrafic. En effet, la propagation de ce fléau dans les petites communes, autrefois épargnées, est une source d’inquiétude pour les élus locaux, qui en subissent directement les répercussions. Pour la première fois, le Congrès ouvre une discussion à ce sujet, cherchant à dresser un bilan de la situation et à interroger l’État sur les mesures concrètes qu’il envisage pour protéger les habitants.
L’Association des maires de France (AMF) prévoit également un message fort sur l’insertion des personnes handicapées, à l’approche du 20e anniversaire de la loi de 2005 sur l’égalité des droits. En réaffirmant leur volonté de rendre les villes accessibles à tous, les élus démontrent leur engagement à bâtir des collectivités inclusives et exemplaires.
Les élus plaideront pour une véritable décentralisation des compétences. Malgré des ressources financières limitées, les communes et leurs intercommunalités ont prouvé leur capacité à faire face aux crises successives, qu’elles soient économiques, sanitaires, ou écologiques. Or, dans un contexte où les ponctions financières sur les collectivités pourraient atteindre 10 milliards d’euros en 2025, les élus locaux estiment qu’il devient vital de revoir le cadre fiscal et budgétaire. Ils demandent que les moyens soient en adéquation avec les responsabilités qui leur sont dévolues, afin de maintenir la qualité des services publics et de garantir une gestion locale des politiques publiques.
Les débats en plénière : des sujets d’actualité au centre des préoccupations.
Mardi 19 novembre à 10h : « ZAN : objectif à préserver, méthode à revoir »
Le Zéro Artificialisation Nette, qui vise à limiter l’extension des zones urbaines, suscite des inquiétudes parmi les élus. Beaucoup dénoncent les difficultés de mise en œuvre des restrictions, qui risquent d’entraver le développement des petites communes et de créer des inégalités territoriales. L’objectif est de réfléchir à un modèle d’aménagement qui protège les espaces naturels tout en respectant la réalité locale.
Mercredi 20 novembre à 10h : « Les communes rurales en transformation : agir pour ne pas subir »
Face aux transformations socio-économiques, les communes rurales doivent s’adapter tout en luttant pour préserver leur autonomie. Ce débat soulèvera des questions cruciales : comment les petites collectivités peuvent-elles conserver leurs compétences et continuer à répondre aux besoins des habitants malgré des moyens limités ?
Jeudi 21 novembre à 10h : « Financer toujours plus de politiques publiques avec moins de moyens »
Ce débat abordera la tension budgétaire actuelle, illustrée par les restrictions imposées dans le projet de loi de finances 2025. Les élus s’inquiètent de ne plus pouvoir financer des infrastructures et des services essentiels, comme les transports ou l’accès au logement, et appellent à une révision de la politique budgétaire envers les collectivités.
Le Congrès sera enrichi de 23 forums, qui aborderont des thèmes spécifiques pour partager les retours d’expérience et les bonnes pratiques. On y retrouvera par exemple :
- La gestion de l’eau et des ressources naturelles : avec des défis croissants liés aux épisodes de sécheresse, les collectivités doivent trouver des solutions pour préserver cette ressource vitale.
- Les politiques de logement : dans un contexte de crise immobilière, il devient crucial de repenser la régulation des meublés de tourisme afin de faciliter l’accès au logement pour les résidents.
- Le soutien aux élus locaux : la question du statut de l’élu sera discutée, avec pour objectif de mieux protéger ces représentants souvent soumis à de fortes pressions.
- Des enquêtes et analyses pour mieux comprendre les dynamiques locales
En marge des débats, l’AMF dévoilera plusieurs études qui permettent de dresser un état des lieux de la situation des collectivités :
- Une analyse des finances locales réalisée en partenariat avec La Banque Postale,
- Une étude sur la santé mentale des élus, illustrant les pressions psychologiques croissantes que subissent les maires et leurs adjoints,
- Un rapport sur les relations entre l’État et les collectivités, réalisé par le politologue Martial Foucault, pour évaluer la démocratie locale et la coopération intergouvernementale.
Ces enquêtes visent à fournir des données tangibles pour nourrir les discussions et orienter les politiques publiques futures.
L’actualité du Congrès sera relayée en direct sur les plateformes de l’AMF (site officiel, réseaux sociaux, application mobile). En réunissant élus, experts et citoyens, le Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité 2024 met une nouvelle fois en avant la nécessité de défendre les libertés locales et de garantir aux communes les moyens d’agir efficacement pour l’intérêt général. Les élus espèrent y trouver des réponses concrètes pour bâtir une France où la proximité et la solidarité demeurent au cœur de l’action publique.